• Un mois avant le 29 mars, date à laquelle est prévue le Brexit, aucun accord n'a été trouvé au sein du parlement britannique. Retour sur un moment politique clef à l'échelle européenne.

     

    Le Brexit : qu'est-ce que c'est ?

    L'expression "Brexit" désigne la sortie du Royaume-Uni (composé de la Grande Bretagne et de l'Irlande du nord) de l'Union Européenne. Il a été adopté par référendum le 23 juin 2016 à 51.9% des voix exprimées. Le référendum a été souhaité par le parti conservateur (situé à droite de l'échiquier politique) qui aspirait à retrouver une certaine souveraineté et une indépendance économique vis à vis de l'Union Européenne. David Cameron, premier ministre de 2010 à 2016,  a mené la campagne du Brexit tandis que l'actuelle dirigeante du parti, Theresa May, dirige les négociations avec l'Union Européenne et au sein du Royaume-Uni depuis le 13 juillet 2016.

    La définition même du terme Brexit est floue car ce processus n'est pas arrivé à son terme, elle dépendra de l'accord qui sera trouvé entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni. On peut assister à un Brexit "dur", si l'on rétablit les barrières douanières, comme à un Brexit "mou" si le Royaume-Uni maintient un partenariat avancé avec l'Union Européenne.

     

    Les étapes d'une négociation délicate

    Pourquoi est-ce si compliqué d'arriver à un accord sur le Brexit alors que le référendum s'est tenu il y a bientôt trois ans ? La réponse à cette question est à trouver dans le processus complexe d'adoption des accords internationaux.

    L'adoption du Brexit par référendum ne suffit pas à sa mise en place. Il a fallu que le Royaume-uni trouve un accord avec l'Union Européenne sur la nature de leur relation économique après le Brexit. Cet accord a vu le jour très récemment, le 25 novembre 2018, au terme de longues négociations, et prévoyait que le Royaume-Uni reste membre de l'union douanière et du marché unique.

    Mais cet accord doit ensuite être adopté au parlement britannique. Et c'est à ce moment que Theresa May a rencontré le de sérieuses difficultés : les députés n'ont pas voté en faveur de l'accord obtenu avec l'Union Européenne, et se trouvent dans l'incapacité de proposer une solution commune tant les opinions sont opposées entre et au sein des partis politiques.

     

    Quels scénarii possibles aujourd'hui ?

    D'ici le 29 mars, date à laquelle a été initialement prévu le Brexit, plusieurs scénarii sont possibles :

    - Un nouvel accord entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne pourrait être trouvé in extremis lors du sommet européen des 21 et 22 mars prochain. Encore faudrait-il que le parlement britannique le valide avant la date butoir du 29 mars. Cette solution n'est pas envisageable mais elle apparaît peu probable.

    - Si les désaccords persistent voire s'amplifient,  le cas du "no deal" (aucun accord) se concrétiserait. Dans ce cas de figure, la sortie du Brexit se réaliserait sans partenariat économique particulier avec l'Union Européenne. Les barrières douanières seront rétablies, Le Royaume-Uni quittera le marché unique et l'union douanière.

    - Enfin la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne pourrait être repoussée (bien au-delà du 29 mars, donc) afin de permettre au Royaume-Uni et à l'Union Européenne de trouver un nouvel accord.

     

    Lexique :

    union douanière : l'union douanière est un accord économique entre plusieurs Etats qui décident de supprimer les droits de douane entre eux et d'adopter des droits de douanes communs envers les autres Etats.

    marché unique : le marché unique est un espace qui permet en son sein la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux.

     


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  • Cette semaine, les médias ont relayé l'affaire de la "ligue du LOL", un groupe sur les réseaux sociaux, composé de journalistes, accusés de harcèlement et de sexisme par de jeunes collègues. 

    Le contexte : un an après l'affaire Weinstein et #MeToo 

    Ce qui est en train de devenir l'affaire de la "ligue du LOL" éclate un peu plus d'un an après une vague de scandales mettant au jour des faits de harcèlement de nature sexiste dans le domaine du cinéma notamment.

    En effet en octobre 2017 de nombreuses femmes ont porté plainte contre le producteur américain Harvey Weinstein. Plusieurs cas de harcèlement ont fait alors l'objet de dénonciation par les victimes, impliquant des noms connus comme Kevin Spacey, acteur principal jusqu'alors de la série House of Cards. 

    Ces dénonciations ont dépassé le cadre du cinéma lorsqu'Alyssa Milano, une actrice américaine (ex série Charmed) lance le hashtag Metoo sur Twitter, invitant les femmes à dénoncer les actes de harcèlement subis.  En France, le hashtag Balancetonporc partage un but similaire. En quelques heures plusieurs dizaines de milliers d'internautes osent alors partager leur expérience et sortent du silence. 

    Qu'est-ce que la "ligue du LOL" ? 

    C'est ainsi qu'est découverte la "ligue du LOL", un an et demi après l'affaire Weinstein. Il s'agit d'un groupe Facebook privé, créé en 2009 par un journaliste français, Vincent Glad. Ce groupe recense une trentaine de journalistes accusés de harcèlement à l'encontre de jeunes collègues qu'ils fréquentaient alors à l'école, principalement des femmes à nouveau. Ces journalistes agissaient surtout sur Twitter où ils proliféraient des blagues racistes, humiliantes, machistes... qui ont grandement affecté leurs victimes. 

    Deux enseignements sociologiques 

    La "ligue du LOL" s'inscrit donc dans la lignée de l'affaire Weinstein et des hashtags Metoo et Balancetonporc. Ces affaires montrent  que la plupart des faits de harcèlement ne sont pas déclarés par les victimes. Les sociologues effectuent dans leurs travaux des enquêtes de victimation, réalisées anonymement auprès des victimes afin d'obtenir une estimation plus précise que les chiffres émanant des autorités policières et judiciaires.

    On remarque également que les femmes sont sur-représentées parmi les victimes de harcèlement. Et ce constat est d'autant plus valable sur les réseaux sociaux numériques : les filles sont trois fois plus touchées que les garçons par les actes de sexisme sur internet (que l'on nomme alors cybersexisme).  Et ces données relatives au harcèlement ne sont que le reflet des discriminations que subissent les femmes dans toutes les sphères de la société. Le sociologue P.Bourdieu utilise la notion de "domination masculine" pour décrire cette relation de domination genrée qui s'est instaurée au détriment des femmes dans notre société, et que l'on retrouve au sein de la famille, du travail, du monde politique ...

     


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