• Qu'est-ce que la "ligue du LOL" ?

    Cette semaine, les médias ont relayé l'affaire de la "ligue du LOL", un groupe sur les réseaux sociaux, composé de journalistes, accusés de harcèlement et de sexisme par de jeunes collègues. 

    Le contexte : un an après l'affaire Weinstein et #MeToo 

    Ce qui est en train de devenir l'affaire de la "ligue du LOL" éclate un peu plus d'un an après une vague de scandales mettant au jour des faits de harcèlement de nature sexiste dans le domaine du cinéma notamment.

    En effet en octobre 2017 de nombreuses femmes ont porté plainte contre le producteur américain Harvey Weinstein. Plusieurs cas de harcèlement ont fait alors l'objet de dénonciation par les victimes, impliquant des noms connus comme Kevin Spacey, acteur principal jusqu'alors de la série House of Cards. 

    Ces dénonciations ont dépassé le cadre du cinéma lorsqu'Alyssa Milano, une actrice américaine (ex série Charmed) lance le hashtag Metoo sur Twitter, invitant les femmes à dénoncer les actes de harcèlement subis.  En France, le hashtag Balancetonporc partage un but similaire. En quelques heures plusieurs dizaines de milliers d'internautes osent alors partager leur expérience et sortent du silence. 

    Qu'est-ce que la "ligue du LOL" ? 

    C'est ainsi qu'est découverte la "ligue du LOL", un an et demi après l'affaire Weinstein. Il s'agit d'un groupe Facebook privé, créé en 2009 par un journaliste français, Vincent Glad. Ce groupe recense une trentaine de journalistes accusés de harcèlement à l'encontre de jeunes collègues qu'ils fréquentaient alors à l'école, principalement des femmes à nouveau. Ces journalistes agissaient surtout sur Twitter où ils proliféraient des blagues racistes, humiliantes, machistes... qui ont grandement affecté leurs victimes. 

    Deux enseignements sociologiques 

    La "ligue du LOL" s'inscrit donc dans la lignée de l'affaire Weinstein et des hashtags Metoo et Balancetonporc. Ces affaires montrent  que la plupart des faits de harcèlement ne sont pas déclarés par les victimes. Les sociologues effectuent dans leurs travaux des enquêtes de victimation, réalisées anonymement auprès des victimes afin d'obtenir une estimation plus précise que les chiffres émanant des autorités policières et judiciaires.

    On remarque également que les femmes sont sur-représentées parmi les victimes de harcèlement. Et ce constat est d'autant plus valable sur les réseaux sociaux numériques : les filles sont trois fois plus touchées que les garçons par les actes de sexisme sur internet (que l'on nomme alors cybersexisme).  Et ces données relatives au harcèlement ne sont que le reflet des discriminations que subissent les femmes dans toutes les sphères de la société. Le sociologue P.Bourdieu utilise la notion de "domination masculine" pour décrire cette relation de domination genrée qui s'est instaurée au détriment des femmes dans notre société, et que l'on retrouve au sein de la famille, du travail, du monde politique ...

     


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  • Commentaires

    1
    Doudou
    Mercredi 20 Février 2019 à 15:20
    Merci pour cet éclairage avant la journée du 8 mars.
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